Château Lestage Simon

Signé Médoc 

 

En remontant vers le nord-ouest, le long de la Gironde, nous arrivons au Château Lestage Simon, un petit joyau au cœur de cette « terre du milieu », enclavée entre l’océan Atlantique et l’estuaire, plus mondialement connue sous le nom de Médoc.

 

A une heure de marche au nord-est de Saint- Estèphe, le château Lestage Simon se situe sur le domaine d’appellation des Haut-Médoc, limitrophe avec d’autres appellations prestigieuses dont celles de Margaux ou encore Pauillac, pour citer les plus célèbres.

Son vignoble se développe sur la commune de Saint-Seurin-de-Cadourne et jouit d’une conjonction rêvée entre emplacement, nature des sols et météorologie. Un terroir complexe associe des graves le long du cours d’eau, à un plateau argilo-calcaire dans les terres. Comme le résumait Roger Dion, le célèbre historien-géographe dans son Histoire de la vigne et des vins en France, « il faut que la vigne voie la rivière ». Et elle orne ici de petits vallons offrant un sous-sol de choix pour le système racinaire et le développement foliaire propice à la production de raisin.

MICROCLIMAT ET MICROTECHNIQUE

Benoit, responsable d’exploitation

« On retrouve au Château Lestage Simon un micro- climat lié au passage des courants d’air chaud provenant de

l’estuaire de la Gironde. Il offre une vraie protection vis-à-vis des gelées précoces de ces dernières années », nous rapporte Benoît, le chef d’exploitation. Neveu de vigneron du sud-est de la France, il s’est laissé conquérir par les vins bordelais et a su s’adapter aux spécificités médocaines, en y ajoutant sa patte.

« Nous croisons les observations de terrain avec une cartographie satellite. Et pour favoriser la maturation des raisins, nous privilégions l’effeuillage thermique, un radiant incandescent frôle les feuilles et provoque leur chute. »

Peu après, Benoît évoquera comment il enfouit des semis de légumineuses sur certaines parcelles après les vendanges, pour enrichir les terres en azote et ainsi favoriser le développement des cultures de manière vertueuse.

 

 

DE LESTAGE À SIMON : DES VINS DE CARACTÈRE

Lors du classement des Crus Bourgeois en 1932, la famille Simon, alors propriétaire du château, fit rajouter son nom à celui de Lestage. Charles, fils et repreneur du domaine en 1972, n’eut alors de cesse de remembrer des parcelles éparses pour reconstituer un vignoble de 35 hectares.

Souvent qualifié d’atypique, ce vigneron aura fait naître des vins qui lui ressemblaient : complexes, spirituels et originaux, des vins devenus au fil du temps de très belles références Haut-Médoc, souvent bien placées, à côté des crus classés sur les tables étoilées des années 1990.

Dominé par le merlot, l’encépagement est atypique pour le Médoc. Un pari audacieux pris il y a plus de deux décennies par Charles Simon et qui a porté ses fruits. Le merlot noir tempère le caractère plus sévère du cabernet sauvignon. Et le petit verdot, replanté récemment, confère un fruité bien particulier. Sa maturité tardive apporte au vin couleur intense, richesse tannique et puissance aromatique caractérisée par la violette.

 

 

LE PROTOTYPE DU « BON CRU BOURGEOIS »

Sur la route du chai, Benoît revient sur les évolutions en matière de vinification, la Famille HELFRICH ayant repris la propriété en 2007 : « Après une extraction classique avec des remontages, nous utilisons la technique des marcs immergés à la fin de la fermentation pour prolonger et maximiser les contacts entre les jus et les meilleurs marcs.Le profil de vin attendu ? Un authentique Haut-Médoc, corsé et sans artifices, avec des tanins riches et plein de caractère, à la bouche profonde, solide, mais élégante. Un vin bien structuré prêt à évoluer harmonieusement dans le temps. »