Château Bastor Lamontagne

Prince Charmant

 

Aux frontières des Landes de Gascogne, se dresse une vieille bâtisse, non sans noblesse, drapée des brumes matinales qui émergent des affluents de la proche Garonne, tel le Ciron, et auxquelles les vins du cru doivent tant.

Quelle meilleure façon que de poursuivre notre visite des domaines du bordelais par celle du Château
Bastor-Lamontagne ? Il fait partie de ces lieux qui imprègnent tout ce qui les entoure : la terre, les pierres, l’air
et même le ciel. Un charisme et des vignes connues pour les trésors qu’elles recèlent. Jean-Marc, maître des lieux
nous accueille avec autant de simplicité que d’élégance. Un personnage de haute stature et néanmoins discret, à l’image du château qu’il nous présente, convaincu qu’on ne peut tout à fait comprendre « Bastor », comme on le
surnomme ici, sans un détour par son glorieux passé. Ni la modernité de ses Sauternes, sans leur terroir.

RIEN NE SE FAIT SANS LA CONFIANCE

Excusez du peu, le domaine alors nommé « Bastore » fut répertorié comme propriété du Roi de France en 1453, et cédé à Vincent de La Montaigne, conseiller au Parlement de Bordeaux en 1711. Sa famille prit ensuite le nom de « Lamontagne » et l’accola à celui de Bastor. C’est Joseph Eugène Larrieu qui, devenu propriétaire en 1838, lança l’activité viticole, poursuivie par son fils, député de la Gironde en 1869. En moins d’un siècle, le vignoble se fit alors un nom dans la région. Succédant à des propriétaires illustres et passionnés, la Famille HELFRICH a repris le domaine en 2018 avec la ferme intention d’en redorer le blason, engageant un programme de rénovation sur le long terme. Sur l’antique fronton du château figure la devise gravée au tournant du XXe siècle,
« Rien ne se fait sans la confiance ».

*Pietro, responsable d’exploitation et Jean-Marc ambassadeur du château

 

 

Des mots incarnants à merveille ce qui s’y joue désormais. Car pour faire évoluer un vignoble dont les vins ont intégré l’Union des Grands Crus de Bordeaux et dont l’âge moyen est proche de la cinquantaine, il faut une réelle vision.

« Pour moi, l’essentiel se passe à la vigne, et nous y progressons sans cesse. L’ensemble du vignoble a été certifié bio en 2016, à nous de poursuivre ces efforts et de viser l’excellence », rappelle Pietro, en charge de l’exploitation.

« Au chai, des fragments de parcelle sont isolés selon leurs qualités et séparés par petits lots dans des barriques à part, pour gagner en précision. Le chêne neuf permet, quant à lui, d’amener de la complexité, de l’élégance… une touche propre aux grands Sauternes. »*

 

 

LA VIGNE, LA BRUME ET LE BOTRYTIS

Au cœur de l’appellation Sauternes, le domaine est situé sur la commune de Preignac. Les 50 hectares d’un seul tenant, installés sur la deuxième terrasse de la Garonne, forment un beau terroir gravelo-sableux. Une matrice argileuse légère et des variantes parcellaires promettent des vins plutôt fins avec une belle acidité. L’encépagement est constitué de sémillon et d’un quart de sauvignon et sauvignon gris. À quelques kilomètres, s’écoule le Ciron, qui favorise la formation de brumes matinales, à l’origine du botrytis cinerea. Cette pourriture noble est le graal de l’alchimie qui s’opère dans la genèse du Sauternes.
« Le pourri rôti favorise la concentration, le développement des arômes… et l’équilibre d’un grand Sauternes. En plus de raisins sur-mûris, il faut l’humidité du matin, le soleil de l’après-midi et une taille sur mesure, afin que les grains puissent sécher et ainsi stabiliser le botrytis, sans être trop exposés. » Ici, les vendanges se font à la main, en cagettes, pour trier les raisins et les préserver, avec la recherche de la pureté aromatique comme constante.
Lorsqu’il évoque la conversion au bio, Pietro insiste : « Cela nous oblige à être réactifs face aux aléas de la météo. Avec le radoucissement des températures, nous devons anticiper les premières pluies de printemps et lutter contre l’apparition du mildiou, en stimulant les défenses de la vigne au bon moment. Et tant pis s’il faut rater la messe dominicale!
À bien des égards, nous sommes revenus à une sorte d’artisanat à la vigne, comme au chai, quand il s’agit, par exemple, de maîtriser la fermentation en n’utilisant que des intrants naturels. »

 

« Ce qui est certain, c’est que l’on se donne les moyens de nos ambitions… Et il faut les deux pour obtenir un grand Sauternes ! » Jean Marc

ON N’ARRÊTE PAS LE PROGRÈS

Le recours à des méthodes plus traditionnelles n’empêche en rien de miser sur l’innovation, comme le rappellent deux tracteurs au repos, flambants neufs et ultra-robotisés.

Des engins lourds, certes, mais susceptibles d’accomplir encore plus de tâches à la fois et donc de moins tasser la terre en limitant les passages dans les rangs.

Des applications de géolocalisation connectées aux cartes de vigueur de la vigne permettent d’analyser le terrain et de cibler les zones à traiter au mètre près. « Investissements humains ou matériels, nous nous donnons les moyens d’offrir une nouvelle vie à ce vignoble, avec l’idée fixe d’obtenir des notes de dégustation encore meilleures. »

 

 

 

 

 

LA SÉLECTION MASSALE OU LA CONSERVATION D’UN HAUT NIVEAU DE QUALITÉ

Quand vient le temps des replantations, il s’agit d’utiliser des greffons spécifiques « afin de pérenniser la diversité génétique, mais aussi aromatique au sein de l’appellation, autrement dit de sauvegarder un patrimoine végétal original, propre au Sauternes », précise Pietro en spécialiste. À l’instar des plus grandes maisons du Sauternais, le Château Bastor-Lamontagne va puiser des souches dans une collection unique du conservatoire des vieux cépages, à Sauternes, pour élaborer ses futures plantations.

Pietro résume : « L’idée est de sélectionner des clônes d’anciens plants de sémillon et sauvignon blanc avec des caractéristiques œnologiques et une capacité de botrytisation optimales, correspondant à nos attentes et à celles de grands Sauternes. » Mais la patience est de mise, car si la première sélection s’effectue visuellement, plusieurs années sont nécessaires pour éprouver les choix réalisés. En l’occurence, en pratiquant des micro-vinifications et dégustations afin de déterminer l’aptitude de tel ou tel échantillon. Les souches mères retenues seront ensuite démultipliées au sein du vignoble, afin de développer une diversité génétique indispensable. Et de continuer à
forger sa renommée.

 

 

 

Fort de son histoire et de son prestige, le Château Bastor-Lamontagne fait partie de l’Union des Grands Crus de Bordeaux.

Rendez-vous sur le site du Château Bastor-Lamontagne en cliquant-ici

Plus d’information sur l’Union des Grands Crus de Bordeaux.